lundi 21 décembre 2009

1987 - 2004 - MILLAU & LE VIADUC DE MILLAU - CONSTRUCTION

Le traité de Corbeil

Officialisation de la frontière franco-aragonaises


Le XIIIe siècle

Les Corbières forment une barrière naturelle bien plus efficace que les Pyrénées. Ces collines vont accueillir de parts et d'autres des places fortes, peu distants, qui vont former une frontière réelle. C'est cette frontière qui sera officialisée en 1258 à la signature du traité de Corbeil entre les rois de France Louis IX et d'Aragon Jacques 1er. On édifiera quelques bornes-frontières pour matérialiser physiquement cette limite. La plus connue est sans doute la
Nécessité d'une frontière fixe
            
Devenant plus autonome dans le Sud, il était important pour Jacques 1er d'Aragon d'officialiser la frontière entre l'Aragon et la France. Souvenons nous qu'en 1213 la bataille de Muret marque l'échec du catharisme, mais plus politiquement celui de la réunification par une même famille des comtés de Toulouse, de Provence, de Barcelone et du royaume d'Aragon, ce qui aurait créé un royaume méridional de grande importance. Après la victoire, le contrôle exercé par le roi de France sur Toulouse et la Provence se fait plus fort qu'en Catalogne , "La Roque d'En Talou" gravée aux  armes des deux côtés de la frontière. 
          "La Roque d'En Talou">>>>     
Le Traité Les villages catalans les plus au Nord sont Salses, Montner, Ille-sur-Têt, Mosset. On constate donc que tout le Fenouillèdes se retrouve en France, et c'est cette séparation prématurée qui explique l'écart de mentalité se trouvant encore de nos jours entre les habitants du Fenouillèdes, plus tournés vers le Languedoc et le reste du Roussillon, plus tourné vers la Catalogne. Ce traité n'est pas qu'une simple officialisation de la frontière, c'est plus un échange de terres d'un royaume à l'autre. Ainsi Louis IX cède au roi Jacques 1er et à ses successeurs tous les droits qu'il avait sur les comtés de Barcelone, Urgel, Bésalu, Roussillon, Ampurias, Cerdagne, Conflent, Girone et Ausonne. De la même façon Jacques 1er cède à Louis IX tous ces droits sur la ville et le pays de Carcassonne et le Carcassès, sur la ville et le pays de Razès, sur les villes et le pays et vicomté de Béziers, de Minerve et le Minervois, d'Agde et de l'Adgdois, d'Albi et de l'Albigeois, de Rodez et de Rouergue, de Cahors et de Querci, de Narbonne et du duché du Narbonne, de Puylaurens, de Quéribus, de Castelfizel et de Sault, de Fenouillet et du Fenouillèdes, de Pierrepertuse et du Pierrepertusès, de Millau et du comté de Millau, de Gévaudan, de Grèzes et de la vicomté de Grèzes, de Nîmes et du Némausois, de Toulouse et de comté de Toulouse, et de St Gilles, et enfin sur tous les domaines ayant appartenu à feu Raymond, comte de Toulouse.

On le voit bien, l'idée de ce traité est de s'échanger des terres de façon à ce qu'aucune enclave ne subsiste de part et d'autre de la frontière. Si ce but était louable, il n'a pas été complètement atteint car le pouvoir du roi de France ne s'exerçait pas sur le comté de Foix, ce dernier devant rendre hommage au roi d'Aragon. Or ce comte avait pour vassal le Donnezan, et en particulier le château de So, ce qui a permis à Jacques 1er d'Aragon d'avoir le pouvoir sur des terres au Nord de la frontière. Il est à signaler que la famille de So, qui deviendra plus tard vicomte d'Evol, sera toujours un grand soutien de l'Aragon, puis de Majorque.

 


EVOLUTION DE LA CONSTRUCTION DU
VIADUC DE MILLAU (1987 - 2004)


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